Qu’est-ce que zazen ?

Comment s’asseoir en zazen ?

Pour débuter, il est préférable de contacter la personne responsable de l’initiation à la posture de zazen.

La pratique consiste à s’asseoir face à un mur en position de lotus, demi-lotus ou simplement jambes croisées, suivant ses possibilités. La colonne vertébrale doit être verticale, la main gauche posée sur la droite et le bassin légèrement basculé vers l’avant. La respiration est naturelle et profonde.

Dans quel esprit faut-il pratiquer ?

Une fois la posture prise, la pratique de zazen commence sans suivre aucune pensée en particulier et sans but.

C’est ainsi : être complètement dans le moment présent.

Nous sommes tous des débutants

Ne pas s’attacher aux pensées, c’est ne pas s’attacher à soi-même. C’est le commencement et la fin de la pratique.

De ce point de vue, nous sommes tous débutants.

LA SAGESSE IMMOBILE

En zazen, la concentration sur l’expiration devient le lien entre la conscience et la posture. Une telle concentration crée l’impulsion nécessaire pour équilibrer les muscles, les nerfs, l’hypothalamus et le thalamus. En faisant zazen, et en le continuant, on pourra obtenir cette aptitude inconsciemment, naturellement et automatiquement.

Le reflet de la lune dans la rivière

Ne bouge pas

Ne s’écoule pas

Seule l’eau s’écoule.

De même en zazen. Vous ne devez donc pas rester sur une pensée. Vous ne devez demeurer nulle part. Autorisez vos pensées à passer ainsi, et vous découvrirez la substance de votre ego.

Si, au début, vous pensez avec votre conscience personnelle, alors laissez-la passer, laissez-la passer… Et plus tard, quand le subconscient apparaît, laissez passer cela aussi.

Extrait de Zen & Budo de Taisen Deshimaru (Budo Éditions, 2013)

EXTRAITS DE L’ENSEIGNEMENT TRANSMIS

La lutte entre le juste et le faux

Dans notre conscience, la lutte entre le juste et le faux débouche sur la maladie de l’esprit.

Illuminer sa propre intériorité de la clarté du vide ne nécessite pas la puissance de l’esprit.

[Extrait du Shin jin mei du Maître Sosan (mort en 606)]

Le poids d’une flamme

Ne haïssez pas les pensées qui surgiraient, ne les aimez pas non plus et surtout ne les entretenez pas. De toute façon, vous devez pratiquer la grande assise, ici et maintenant. Si vous n’entretenez pas une pensée, celle-ci ne reviendra pas d’elle-même. Si vous vous abandonnez à l’expiration et laissez votre inspiration vous remplir en un harmonieux va-et-vient, il ne reste plus qu’un zafu[1] sous le ciel vide, le poids d’une flamme.

[Extrait du Komyozo Zanmai de Koun Ejo (1198 -1280)]


[1] Coussin de méditation.

Je ne désire pas être invité

Après avoir consulté mes disciples, j’ai décidé que je ne descendrai pas de cette montagne. Je ne désire pas être invité par les autres, je ne désire pas partager leurs délicieux dîners, je ne leur demanderai pas de contribution ni s’il leur reste quelque chose à manger.

Je me sers juste des revenus d’une année dans les terres appartenant au monastère et je les divise en 365 parties égales, utilisant moi-même une part pour chaque jour et chacun de nous, n’augmentant ni ne diminuant les parts allouées aux gens.

[Extrait du Gion Shogi de Fuyo Dokai (1042 -1118)]

La foi

Avoir la foi, ce n’est pas croire en un Dieu ou un Bouddha extérieur à soi. La foi, c’est vivre soi-même Dieu ou Bouddha.

[Kodo Sawaki (1880 -1965), extraits du «  Le Chant de l’Eveil » (Albin Michel)]


Pour des recommandations de lecture zen

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